Femmes en guerre

Le musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin, les Hauts lieux de la mémoire nationale en Île-de-France et le Mémorial national des femmes en résistance et en déportation consacrent un cycle à l’engagement des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Visuel du cycle de conférences avec une photographie de Cécile Rol-Tanguy, avec sa famille sous l'occupation

Présentation du cycle de conférences

De manière précoce ou tardive, individuelle ou collective, sur le territoire national, depuis toutes les parties de l’Empire ou sur un sol étranger, l’engagement des femmes fut pluriel : dans les missions confiées, les formes d’action, les moyens de résistance – avec ou sans uniforme, civiles ou militaires. Que ce soit au sein de la Résistance intérieure ou des Forces Françaises libres, elles ont lutté contre le régime nazi et œuvré à la libération de la France. Certaines ont payé cet engagement de leur liberté, parfois de leur vie au combat ou en déportation.

Conférences au musée de la Libération de Paris

Femmes et résistantes sous l’Occupation

Conférence

Mardi 16 septembre | 18h30
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes françaises sont cantonnées par le régime de Vichy à leur rôle traditionnel de mères et d’épouses, tout en devant faire face aux pénuries, et à la violence du quotidien. Pourtant, dès 1940, elles s’engagent dans des formes de résistance souvent enracinées dans la sphère domestique. Même lorsqu’elles participent activement à la lutte clandestine, leur action reste rarement reconnue à égalité avec celle des hommes. Cette rencontre, à travers les exemples des manifestations de ménagères et le parcours de Simone Michel-Levy, propose de réfléchir à la manière dont les femmes ont résisté, souvent dans l’ombre, tout en demeurant fortement marquées par les représentations de genre de leur époque.

Intervenants

En présence de Noémie Bréchot, adjointe du directeur des archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire et Vladimir Trouplin, directeur du musée de l’Ordre de la Libération.


« Nous rentrerons ensemble. Simone et Suzanne, une amitié à Ravensbrück »

Conférence - projection

Jeudi 16 octobre | 18h30
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Ce webdocumentaire retrace le parcours de Suzanne Latapie, jeune résistante bretonne, et Simone Séailles, agente du SOE, liées par une profonde amitié née dans le camp de Ravensbrück. À travers témoignages rares, photographies et archives, il raconte leur lutte pour survivre au travail forcé, aux marches de la mort et aux privations extrêmes, mettant en lumière la force de leur solidarité dans cet enfer concentrationnaire. En explorant ces récits personnels, ce webdocumentaire interroge la mémoire et la transmission des histoires longtemps occultées, offrant une réflexion émouvante sur la résistance féminine et la construction de la mémoire collective.

Intervenants

En présence de Thomas Fontaine, docteur en histoire et directeur du projet du Mémorial national des femmes en résistance et en déportation (MNFRD), Stéphanie Trouillard, journaliste à France24 et Claire Paccalin, journaliste et reporter d’images à France24.


Adélaïde Hautval

Projection

Jeudi 27 novembre | 18h30
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Cette rencontre entend retracer le parcours remarquable d’Adélaïde Hautval, psychiatre arrêtée pour avoir défendu des Juifs sous l’Occupation, puis déportée à Auschwitz et Ravensbrück. Refusant de collaborer aux expérimentations médicales nazies, elle protège des détenues au péril de sa vie, incarnant une résistance sans compromis. « Juste parmi les Nations », sa mémoire ressurgit aujourd’hui à travers une pétition pour son entrée au Panthéon et un questionnement profond sur l’engagement individuel face à la barbarie. La projection du documentaire « Adélaïde H, une résistante alsacienne » (écrit et réalisé par Daniel Cling, 2021, Un film à la patte / France Télévisions, 52 min), sera suivi d’un échange autour de cette figure singulière, et permettra de retracer son parcours.

Intervenants

En présence de Daniel Cling, réalisateur, Georges Hauptmann, professeur honoraire de la faculté de médecine de Strasbourg, co-auteur de Docteur Adélaïde Hautval dite « Haïdi », 1906-1988 (sous réserve) et Denis Labayle, ancien chef de service en centre hospitalier, auteur de Adélaïde Hauval. La psychiatre qui a tenu tête aux médecins nazis.


« Restituer leur histoire, biographies de résistantes »

Conférence

Jeudi 11 décembre | 18h30
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Cette rencontre se veut une immersion dans le travail de transmission des histoires singulières de femmes engagées pendant la Seconde Guerre mondiale. À partir d’archives souvent lacunaires, de témoignages, de traces matérielles ou intimes, il s’agit de reconstituer un parcours, de lui redonner une voix, de transmettre un engagement. Restituer la biographie d’une résistante, ce n’est pas seulement produire un récit historique dans un livre, une bande-dessinée, un podcast, un film, c’est aussi vivre une rencontre qui oblige, bouleverse, et transforme. Cette démarche, à la croisée de l’enquête, de l’écriture et de la mémoire, devient un acte d’engagement personnel, politique et éthique.

Lors de la rencontre, des extraits du documentaire dédié à Suzanne Jannin seront projetés (« Suzanne Jannin, femme de l’air, femme de l’ombre », écrit et réalisé par Olivier Sarrazin, 2024, Reals Production).

Intervenants

En présence de Lorraine de Meaux, docteure en histoire, autrice, Dominique Missika, historienne, Anne Monteil Bauer, autrice, fondatrice et directrice artistique de Si/si, les femmes existent, Jean-David Morvan, scénariste de bande-dessinée et Olivier Sarrazin, auteur et réalisateur.


Les autres dates du cycle de conférence

Objets, matériaux pour la transmission

Conférence au Mémorial des martyrs de la Déportation

Mercredi 8 octobre | 18h30
Gratuit, réservation recommandée

Cette rencontre propose d’explorer le rôle de l’objet comme intercesseur de transmission, de mémoire et d’histoire. Confisqués, fabriqués dans l’illégalité avec des matériaux de récupération, oubliés, puis parfois retrouvés, ces objets deviennent des témoins silencieux de vies brisées et des catalyseurs de récits intimes et collectifs. Restitués ou exposés, ils incarnent une mémoire incarnée, affective et politique, en réactivant les liens familiaux, en redonnant une présence à des absents, et en faisant surgir l’humain derrière les chiffres. Loin d’être inertes, ces artefacts agissent comme médiateurs entre générations, entre sphère privée et espace public, en créant des passerelles entre passé et présent. Cette rencontre centrée sur les objets fabriqués à Ravensbrück, montrera leur rôle essentiel dans les processus contemporains de mémoire et de transmission.

Intervenants 

En présence de Marie-France Cabeza-Marnet, co-présidente de l’Amicale de Ravensbrück et des Kommandos dépendants , Marie Charrel, journaliste au journal Le Monde et Marie Rameau, photographe et autrice.


Renée Lévy, une femme engagée

Conférence au Mémorial du Mont-Valérien 

Dimanche 9 novembre | 15h00
Gratuit, réservation recommandée

Née à Auxerre dans une famille d’intellectuels juifs, Renée Lévy est agrégée de lettres classiques et professeure au lycée Victor‑Hugo à Paris. Exclue de l’enseignement par les lois antisémites de Vichy en 1940, elle entre dès 1941 dans la Résistance au sein du réseau du Musée de l’Homme, puis du réseau Hector. Elle transmet des renseignements militaires grâce à un émetteur radio installé chez elle. Arrêtée en octobre 1941, elle est déportée en Allemagne en février 1942, jugée à Cologne et guillotinée le 31 août 1943. Le 11 novembre 1945, ses cendres sont transférées au Mont-Valérien.

Intervenants

En présence de Mechthild Gilzmer, professeure des universités (Université de la Sarre).


Combattre avec ou sans uniforme : les femmes de la France libre

Conférence à la Fondation Charles De Gaulle

Jeudi 4 décembre | 18h30
Gratuit, réservation recommandée

La rencontre explore un moment inédit où, pour la première fois, des femmes ne sont plus de simples auxiliaires mais intégrées comme volontaires au sein d’un corps militaire structuré. Si leur participation directe au combat armé reste marginale, leur engagement est essentiel (transmissions, soins, enseignement) tandis qu’un seul mode de lutte leur est exclusivement attribué : les manifestations pour le ravitaillement. Cette rencontre interroge la portée symbolique et concrète de l’uniforme, les formes d’engagements féminins dans les FFL, et la reconnaissance tardive de ces femmes qui ont combattu pour la liberté. La rencontre sera suivie de la projection du documentaire « Simonne Mathieu, une combattante » (écrit par Céline Cicekoglu et Natacha Glier, réalisé par Natacha Glier, 2025, Thematics Prod, 52 min).

Intervenants

En présence de Sébastien Albertelli, docteur et agrégé d’histoire (sous réserve), Valérie Joyaux, responsable du département recherche et documentation au Musée de l’Air et de l’Espace, Constance Lemans-Louvet, adjointe à la cheffe du Pôle de développement culturel de l’ECPAD et Nina Warldleworth, docteure en histoire, professeure d’histoire française (Université de Leeds).

Institutions partenaires

Ce cycle de conférences est organisé par les Hauts lieux de la mémoire nationale en Île-de-France dans le cadre du cycle Femmes en guerre avec le musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin, en partenariat avec le Mémorial national des femmes en résistance et en déportation (MNFRD), l’Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD), le Mémorial du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, le Mahn-und Gedenkstätte Ravensbrück et l’Amicale de Ravensbrück et des Kommandos dépendants.

Logo des institutions partenaires du cycle de conférences

Cet évènement a obtenu le LABEL MISSION LIBÉRATION de l’État

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