La Libération de Paris
Occupé depuis quatre ans, Paris est le remord du monde libre. Depuis le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944, la capitale attend avec impatience l'heure de sa délivrance. De tous côtés, les résistants se mobilisent et déclenchent des grèves à l’initiative du Comité parisien de la libération. Alertes incessantes et bombardements, difficultés de ravitaillement et paralysie générale des transports, rendent la vie quotidienne des habitants encore plus dure. Le front allemand percé en Normandie et l’avancée de la 1ère armée et des Anglo-américains dans la vallée du Rhône, obligent l’ennemi à revoir ses plans. Paris se retrouve au cœur de la stratégie et de la politique. L’appel à la mobilisation lancé par le colonel Rol, chef des Forces françaises de l’Intérieur de la région avec l’approbation de Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance et du CPL, accélère le processus insurrectionnel.
À partir du 19 août, et ce jusqu’au défilé du général De Gaulle sur les Champs-Élysées le 26 août 1944, Paris se soulève contre l’ennemi. On élève à la hâte des barricades. Des hommes, des femmes, des enfants font la chaîne et se passent des pavés que l’on érige en barrières. Le 24 août 1944, ce sont près de 600 barrages qui surgissent à Paris et en banlieue. Outre la mobilisation traditionnelle des quartiers ouvriers de l’Est et du Nord, les quartiers plus aisés de l’Ouest se sont aussi impliqués. Grâce à ces barricades, les parisiens deviennent les acteurs de leur propre libération. Ainsi, à travers l’engagement spontané de ses habitants, c’est bien Paris qui se soulève.
Le 24 mars 1945, la ville de Paris est nommée compagnon de la libération. Le 2 avril, le général de Gaulle remet la croix de l’Ordre de la Libération lors d’une cérémonie sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Cet événement majeur de l’histoire parisienne a laissé de nombreux témoignages encore visibles aujourd’hui : nombreuses sont les rues rebaptisées au nom des défenseurs de la cité ; sur les murs de celle-ci près de 500 plaques commémorent les victimes de la libération.