L'Exode de mai-juin 1940, un pays en déroute et en panique, par Eric Alary
En mai-juin 1940, Luxembourgeois, Néerlandais, Belges et Français fuient par millions sur les routes, avec leur famille, leur administration, leur entreprise ou leur congrégation, l’avancée des troupes nazies. Pluriel dans ses manifestations, l'exode de 40 est passé à la postérité, au singulier.
Un paradoxe que discute Eric Alary. Professeur de Chaire supérieure en classes préparatoires littéraires aux grandes écoles, dévoilant un événement pluriel, à la mémoire complexe.
Résumé
L’exode reste un souvenir dramatique dans la mémoire des survivants des années d’occupation. Beaucoup, traumatisés, n’ont pas voulu en parler à leurs enfants après la guerre. L’exode de 8 à 10 millions de réfugiés a été vécu comme une rupture déchirante ; l’Europe est ainsi entrée dans une autre ère des guerres modernes où les civils ne sont pas épargnés. Bien au contraire. L’exode est un drame humain qui s’ajoute au drame politique et militaire qui frappe le pays en mai – juin 1940 et dont les conséquences seront durables sur le plan psychologique. La première vague de réfugiés de mai 1940 demeure une migration contenue. La seconde vague de juin ressemble davantage à un raz-de-marée. L’Etat est démembré tandis que toutes les institutions du pays sont en déroute, depuis les conservateurs, les gardiens de prison, les gendarmes, les policiers, jusqu’aux préfets et ministres de la République. Les femmes, les enfants et les vieillards sont les principales victimes. L’exode frappe et met à bas l’une des démocraties les plus affermies du monde, ce en quelques jours. La catastrophe est immense.
Bibliographie
Travaux sur l'exode
- Eric Alary, L'Exode. Un drame oublié, Perrin, 2010 (réédition en poche, collection "Tempus": 2013)
- Eric Alary et Bénédicte Vergez-Chaignon, Dictionnaire de la France sous l'occupation, Larousse, 2011.
- Eric Alary, Nouvelle histoire de l'Occupation, Perrin, 2019.
Biographie
Agrégé d'histoire, Docteur en histoire de Sciences Po Paris, Eric Alary a été l'assistant de René Rémond et enseignant-chercheur à Sciences Po Paris pendant plusieurs années. Il a aussi enseigné en collège ZEP et aux Écoles militaires de Saint-Cyr-Coëtquidan. Depuis 2003, il enseigne comme professeur de chaire supérieure en classes préparatoires littéraires aux grandes écoles. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale, mais aussi sur la vie quotidienne des Français au XXe siècle.
