Affiche « La relève continue » / 1942

Salle 5

La politique de la relève est mise en place par le gouvernement de Vichy à l’été 1942. Il s’agit d’un accord passé entre Pierre Laval, le chef du gouvernement de Vichy, et le représentant de Hitler chargé d’approvisionner l’Allemagne en main d’œuvre venue des territoires occupés. La guerre se prolonge et les combats s’intensifient sur le front est contre l’URSS. De plus en plus d’hommes allemands en âge de travailler sont mobilisés. Le pays a donc besoin de travailleurs dans ses champs et ses usines. Au terme de cet accord, Laval s’engage à envoyer 250 000 hommes travailler en Allemagne contre la libération de 50 000 prisonniers de guerre français. Près de 2 millions de soldats français ont été faits prisonniers en 1940 et dans leur grande majorité internés dans des camps en Allemagne.

L’affiche s’inscrit dans cette campagne du gouvernement de Vichy pour inciter les jeunes français à aller travailler en Allemagne. Elle représente le 1er retour de prisonniers de guerre français, un retour largement mis en scène. Le gouvernement de Vichy a voulu en faire un moment de grande fête populaire afin d’inciter de nouveaux hommes à partir. L’extrait du discours de Pierre Laval, reproduit sur l’affiche, reprend les valeurs de liberté et de fraternité, éléments de la devise d’une république pourtant supprimée par le régime de Vichy.

La relève est un bon exemple de la politique de collaboration entre le gouvernement de Vichy et l’Allemagne nazie. Mais elle rencontre peu de succès. 70 000 personnes seulement se présentent malgré la propagande mise en œuvre. Début 1943 l’occupant allemand impose la mise en place du STO (Service du Travail Obligatoire) qui réquisitionne de force la main d’œuvre pour l’envoyer en Allemagne.

Une date :

11 août 1942 : Arrivée en France des premiers prisonniers de guerre libérés dans le cadre de la relève.

 

Vocabulaire :

Main d’œuvre : Ensemble des salariés, en particulier les ouvriers, d’une région ou d’un pays.

Propagande : Action exercée sur l’opinion pour lui faire accepter certaines idées.

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