CONTEXTE HISTORIQUE : SEPTEMBRE 1939 – JUIN 1940

Guerre 1939-1945. Invasion de la France. Civils en exode croisant des soldats français prisonniers. Mai-juin 1940.

La France, de la déclaration de guerre de septembre 1939 à l’occupation allemande de juin 1940.

Septembre 1939 : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. Ce pays est gouverné depuis 1933 par Adolf Hitler qui applique l’idéologie nazie, réprimant toute opposition, persécutant les Juifs. Hitler engage une politique de conquête visant à étendre le territoire allemand et à imposer sa domination sur le continent européen.

Jusqu’en mai 1940, la guerre semble peu active, c’est la « drôle de guerre ». Le 10 mai, les Allemands lancent une offensive par la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et par les Ardennes où on ne les attendait pas. Tout va très vite. En quelques semaines, ils envahissent la France. Le 14 juin 1940, ils sont à Paris.

Non seulement la France est défaite militairement, mais c’est tout un pays qui s’effondre. Huit millions de réfugiés se retrouvent sur les routes. Maires, gendarmes, boulangers, employés, beaucoup fuient vers l’ouest et le sud de la France. La structure politique et sociale s’écroule, les cadres et les repères ne résistent plus, on assiste au chaos d’une société démocratique qu’on pensait très solide.

Le 16 juin 1940, le maréchal Pétain est nommé chef du gouvernement. Il s’agit de rassurer les Français en nommant un homme connu, apprécié, qui représente la victoire du pays en 1918.
Cependant, Pétain ne propose pas de continuer le combat, au contraire :

  • Le 17 juin, il annonce accepter la défaite militaire et demande un armistice.
  • Le 10 juillet, il se fait voter les pleins pouvoirs et instaure un nouveau régime, l’État français, à la place de la République.
  • Il met en place un gouvernement autoritaire, réactionnaire et répressif qu’on appelle le gouvernement de Vichy car installé à Vichy, qui engage une politique de collaboration avec l’Allemagne nazie.

Ces choix ont des conséquences :

  • Le territoire est complètement découpé : une zone est administrée par le gouvernement de Vichy, la zone « Sud » dite libre, où les Allemands ne sont pas présents jusqu’en novembre 1942.
  • Les deux tiers du territoire sont directement administrés par l’Occupant avec la collaboration de l’administration française, c’est la zone occupée ou zone Nord.
  • L’Alsace-Moselle est annexée à l’Allemagne.
  • Des territoires sont soumis à des régimes spéciaux : le nord de la France est rattaché au commandement allemand à Bruxelles, l’Italie s’arroge des communes au sud.

C’est la fin de la démocratie (suppression du droit de vote et de la liberté d’expression) ; en zone occupée, la répression des Allemands se superpose à la répression du gouvernement de Vichy.


L’occupation et la répression ne provoquent pas une adhésion massive de la population française. Certains rejettent l’Occupant – bien sûr, cela ne concerne pas tout le monde, et pas au même moment. Quelques personnes iront plus loin qu’un simple rejet de la presse officielle et entrent en Résistance. Le 18 juin, depuis Londres, le général de Gaulle, lance un appel à poursuivre le combat. Il fonde la France libre et organise un embryon de forces armées, les Forces françaises libres.

En France, une minorité de la population refuse l’occupation allemande et/ou le gouvernement de Vichy et commencent à s’exprimer par des actes individuels avant de se regrouper dans des mouvements. Cette résistance intérieure, qui se structure progressivement, entend faire entendre sa voix, combattre notamment avec les mots en écrivant sur les murs, en rédigeant des tracts, puis des journaux.
 

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