Jean Moulin photographié par son ami Marcel Bernard / hiver 1939-1940

Jean Moulin photographié par son ami Marcel Bernard / hiver 1939-1940

Salle 7

Cette photographie a été prise à Montpellier, durant l’hiver 1939-1940, à proximité de la promenade du Peyroux. C’est Marcel Bernard, ami d’enfance de Jean Moulin, qui tient l’appareil. Jean Moulin est alors préfet d’Eure-et-Loir. Alors que la guerre est déclarée depuis le mois de septembre 1939, il entend se battre pour défendre son pays. Il demande à être incorporé aux forces combattantes mais le ministre de l’intérieur le juge plus utile à son poste de préfet.

Il s’agit de la photographie la plus célèbre de l’unificateur de la résistance française. Sa sœur, Laure Moulin, l’a choisie pour la cérémonie de transfert de ses cendres au Panthéon, le 19 décembre 1964. Cette photographie a fortement participé à fixer l’image du résistant entré dans la clandestinité, et qui cherche à se cacher des regards. On a également cru qu’elle avait été prise à la fin de l’année 1940, et que l’écharpe cachait la cicatrice laissée sur son cou par sa tentative de suicide du mois de juin.  Le feutre sur la tête et l’écharpe autour du cou correspondent en réalité à la mode de l’époque et servent à le protéger du froid. L’histoire de cette photographie montre l’importance de dater avec rigueur les traces du passé sur lesquelles travaille l’historien.

Une date :

17 juin 1940 : Jean Moulin refuse l’ordre allemand de signer un document accusant à tort les troupes sénégalaises de l’armée française de massacres de femmes et d’enfants. Frappé par les soldats allemands, il craint de céder aux violences et se tranche la gorge  avec un morceau de verre. Ce premier refus correspond déjà à une forme de résistance de la part du préfet Moulin.

Vocabulaire :

Clandestinité : Le mot désigne la vie des résistants qui menaient une existence secrète, cachée, en empruntant une fausse identité.

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