Les médias dans les années 1930 et 1940 (article)

Au cours des années 1930, les médias se diversifient. Lors des années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, deux médias principaux permettent aux Français de s’informer : la presse écrite, média le plus ancien, et la radio apparue au début des années 1920. A ces deux médias principaux s’ajoutent les actualités filmées projetées dans les salles de cinéma.

La presse dite « à grand tirage » que l’on connaît dans les années 1930 est le produit d’une double évolution.

 

  •  Une évolution politique.

La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse donne une place nouvelle à la presse dans la société. Cette loi, qui fait partie des grandes lois des débuts de la IIIe République, s’inscrit dans le prolongement de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».
S’ajoute le fait que les écoles se multiplient en France depuis le début du XIXe siècle, contribuant à un net recul de l’illettrisme alors que les lois Ferry de 1882 sur l’obligation scolaire accélèrent le processus d’alphabétisation de la population française. Les Français sont de plus en plus nombreux à lire, notamment la presse.

 

  • Une évolution technique

La fabrication des journaux s’industrialise.
Des progrès sont réalisés dans la composition : inventée en 1885, la linotype est une machine qui permet de préparer, à partir d’un clavier, une ligne composée de lettres et d’espaces (line of type). La rotative sert à imprimer sur des bobines de papier entrainées par la vapeur puis par l’électricité. Le télégraphe permet enfin aux journaux de recevoir des informations depuis des pays lointains. Le réseau télégraphique mondial est mis en place dès 1901. C’est une révolution dans la production et le transport de l’information.
 

une de journal : Le Petit Parisien, 1er octobre 1938.
La presse quotidienne se fait l’écho de la montée des tensions en Europe.
Le Petit Parisien, 1er octobre 1938.

© Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées)

La radio


La transmission de la voix sans fil, par les ondes, est progressivement mise au point, par plusieurs inventeurs, et à travers plusieurs innovations techniques, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècles.


1921 est considérée comme l’année officielle de la naissance de la radiodiffusion en France. Le Poste de la Tour Eiffel, (parce qu’une antenne radio est installée au sommet de la tour Eiffel) première véritable station publique, diffuse des émissions régulières avec de la musique. En novembre 1922, nait la première station privée, station Radiola.


1923 voit la création de « radio PTT », radio des Postes, Télégraphes et Téléphones, ou « Paris PTT », (puis « Radio Paris »). C’est en quelque sorte l’ancêtre des radios du service public en France. Elle développe un véritable journal parlé, multiplie les conférences et les « causeries » et retransmet en direct de grandes salles de spectacles parisiennes des soirées musicales.


La radio, considérée comme particulièrement à même de marquer les esprits, d’influencer les comportements, est dès ses débuts placée sous contrôle. Le 30 juin 1923, une loi établit le monopole de l’État français sur l’émission et la réception radiophonique. Les stations doivent désormais demander une autorisation de diffusion et la possession de postes par les Français est soumise à une déclaration officielle.
Cette loi de 1923 admet tout de même une certaine liberté, notamment en ce qui concerne la création de stations privées qui se multiplient à partir de 1924. Cette année-là, le Journal Le Petit Parisien lance sa radio Le Poste du Petit Parisien. En 1931, Radio Luxembourg (future RTL) voit le jour et s’impose rapidement comme la principale radio privée.


Les actualités filmées


En 1909 paraît le premier hebdomadaire d'actualités filmées, le Pathé-Journal, avec comme emblème le coq chantant. En 1911 d’autres maisons d’actualités filmées apparaissent, Gaumont-Actualités, Éclair-Journal et Éclipse-Journal. Ces actualités deviennent sonores en même temps que le cinéma, en 1929, et ne cessent de gagner en popularité à mesure que la fréquentation des salles de cinéma se démocratise.


Les années 1920-1930 sont donc marquées par une diversification des sources d’information, la radio et les actualités filmées venant s’ajouter à la presse écrite.
 

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