Suivez le fil historique de l'exode

Comment est-on passé de l’exode traumatique de millions de Français à l’Occupation ? Retracez le fil de ces événements qui ont façonné notre histoire.
23 juin 1940.
Adolf Hitler est à Paris. Après la signature de l’armistice, le chancelier du Reich et leader nazi met en scène sa visite de la capitale. Photographes et cameramen de la propagande immortalisent le Führer devant la tour Eiffel, en nouveau maître du Paris occupé.


22 juin 1940.
Forêt de Compiègne. L’armistice entre la France et l’Allemagne est signé sur les lieux mêmes de celui de 1918 : le wagon de la clairière de Rethondes que l’on voit ici. Les conditions sont dures, le vainqueur allemand exige un important tribut économique et découpe le territoire français. La ligne de démarcation sépare la « zone occupée » sous autorité allemande et la « zone libre », gouvernée par Pétain depuis Vichy. Pour les Parisiens, l’armistice signifie aussi la fin de l'exode;


18 juin 1940.
« J’invite tous les français qui veulent rester libres, à m’écouter et à me suivre ». Tels sont les mots du général de Gaulle, qui lance depuis Londres un appel radio à tous les Français pour continuer le combat.
Lorsqu’il apprend la nomination du maréchal Pétain à la tête du gouvernement, le futur chef de la France Libre s’envole pour Londres. Son premier discours deviendra un symbole de la Résistance.


17juin 1940.
Jean Moulin est préfet à Chartres quand les Allemands entrent dans la ville. Alors que leurs bombes ont massacré des civils sur les routes, ils veulent faire accuser les soldats africains de l’armée française. Jean Moulin refuse d’être complice de la machination. Durement battu, il se tranche la gorge pour ne pas céder sous les coups. Le futur chef de la Résistance portera toute sa vie la trace de son premier combat. Il prendra l’habitude de cacher sa cicatrice par un foulard, comme sur cette photo envoyée quelques semaines plus tard pour rassurer sa famille.

14 juin 1940
Le jeune Paul-Charles, 18 ans, est vu pour la dernière fois à Chartres, après s’être perdu dans la foule des Parisiens en fuite. Comme lui, 90 000 enfants auraient été perdus dans la cohue de l’exode, remis en toute confiance à des inconnus ou séparés de leurs familles par les bombardements sur les routes.

12 juin 1940
Au total ce sont 2 millions de Parisiens qui fuient en longues files prises sous les bombardements et les mitraillages aériens allemands. Aucun n’est préparé ni équipé pour affronter l’épuisement et la violence de la route. C’est ce que montre ce dessin d’enfant issu des collections du Musée national de l'Education (le MUNAE) : un triste écho aux images captées par les photographes.

27 mai 1940. L’opération DYNAMO est lancée.
Face à l’avancée rapide allemande, les Britanniques veulent rapatrier leurs soldats. Bilan après 9 jours de combats près de Dunkerque : près de 340 000 soldats, dont un tiers de Français, sont évacués par la Royal Navy ou des bateaux civils. 7 fois plus que les prévisions. Malgré de lourdes pertes, c’est un symbole d’espoir pour les Anglais. Mais les Français sont dorénavant seuls face à l’Allemagne.

14 mai 1940. Capitulation des Pays-Bas
4 jours de guerre et 800 morts dans Rotterdam bombardé provoquent la capitulation des Pays-Bas. Le pays passe sous domination nazie tandis que la reine Wilhelmine et le gouvernement s’exilent en Grande-Bretagne. Ce sont les premières personnalités politiques qui feront de Londres la capitale de la Résistance européenne.
